• Plusieurs années avaient passé. Eden qui pensait s’être fait un ami en Samiael avait plusieurs fois essayé de lui reparler mais à chaque fois... il l’évitait. La petite fille avait finalement laissé tomber et était donc souvent seule. Les autres enfants l’évitant pour un fait datant de la maternelle elle n’avait pas vraiment d'ami, elle était donc restée en salle de dessin pendant la récréation du midi. Elle peignait un peu triste attendant que les cours reprennent. A quoi bon sortir si c'était pour subir les moqueries des autres enfants ?

    - Bah alors la timbrée tu restes en classe ? lança une voix qu'elle ne connaissait que trop bien. William. Le garçon de quatrième. Elle soupira. Même dans le bâtiment il réussissait à venir l’embêter. Elle était bien décider à l’ignorer mais... il lui donna une tape à l’arrière de la tête

    - Réponds quand on te parle petite conne ! Parce que tu es merlinoise tu te crois au-dessus de nous ?

    - N-non..., bredouilla la fillette en reculant vers un des murs de la classe laissant tomber son pinceau au sol.

    - Je préfère ça. Il la regarda, que vais-je bien pouvoir te faire... se demanda-t-il tandis qu'un sourire mauvais se formait sur ses lèvres. Eden prit peur, lorsque William plongea la pièce dans le noir. Elle retint un cri tandis que le jeune homme riait.

    - Sors toi d'ici maintenant, dit-il en quittant la pièce.

    Eden respirait rapidement. Elle avança à tâtons cherchant la sortie mais surtout la lumière. Les larmes roulant sur ses joues. Après un moment qui lui parut durer une éternité elle trouva enfin la sortie. Elle courut jusqu’à la porte menant au toit et s’assit, recroquevillée derrière l'une des cheminées en pleurant. Elle avait une peur irraisonnée du noir depuis bébé et se retrouver ainsi dans le noir pendant autant de temps, même si cela n'avait été que court, l'avait profondément effrayée.

     

    Quand Sam vit William sortir du bâtiment en pleine récré, il fronça les sourcils. Normalement, William passait ses récréations à faire le grand avec ses amis, à montrer qu’il était le plus fort de tous et que le reste des élèves ne lui arrivait pas à la cheville.

    Puis quand il aperçut Eden sortir elle aussi du bâtiment, semblant totalement paniquée, il s’inquiéta. Elle se dirigeait vers le toit, et il décida de la suivre.

    Il la trouva recroquevillée derrière une cheminée, elle pleurait à chaudes larmes. Cependant, elle n’avait pas l’air blessée.

    - Je… Eden ? Ça va ?

    C’était étrange de lui reparler, alors qu’il essayait de l’ignorer depuis que William l’avait forcé à s’éloigner d’elle, quand bien même il n’en avait pas envie. Tous ses jours, il avait regardé la fillette quand celle-ci avait le dos tourné, en rêvant de pouvoir lui parler, sans en être autorisé. Il en souffrait, lui aussi.

    - Eden ? répéta-t-il car elle ne répondait pas, et il pensait qu’une fois encore, il n’avait pas parlé assez fort.

    Eden avait cru rêver en entendant la voix de Samiael et n'avait pas répondu, cependant en entendant à nouveau son nom elle leva ses yeux emplis de larmes et hoqueta en voyant Samiael face à elle.

    - Que... qu'est-ce que tu fais là ? Dit-elle ne sachant comment réagir. Elle essuyant rapidement ses yeux dont les larmes ne voulaient pas arrêter d'en couler. Elle renifla et se mâchonna une mèche de cheveux en baissant les yeux.

    - Je t’ai vue sortir du bâtiment après William, et je me suis inquiété pour toi… répondit-il doucement.

    Elle n’allait sans doute pas le croire. Il l’ignorait depuis si longtemps, elle n’allait forcément pas le croire. Dans sa tête, il n’était qu’un garçon comme un autre, qui ne se souciait pas d’elle. Et c’était terriblement faux.

    - Tu es venu me voir pour pouvoir raconter aux autres que le GRAND William a encore réussi à faire pleurer Eden, la pauvre petite Eden, dit-elle en reniflant. Elle ne voulait pas croire qu'il était comme les autres, mais il l'avait ignoré depuis tellement longtemps ! Il avait ri quand les autres se moquaient d'elle aussi alors pourquoi l'aurait-elle cru ? Elle renifla à nouveau. Je n'ai pas besoin de faux amis dit-elle en se relevant, je préfère restée seule.

    À ces mots, le cœur de l’enfant se brisa en mille morceaux. Sa mine s’affaissa, ses yeux s’emplirent de larmes, sa bouche se mit à trembler. Il n’avait que ce qu’il méritait, il lui avait fait tant de mal, oh, il ne l’avait pas voulu, il avait été forcé, mais les faits étaient ce qu’ils étaient, et elle n’en savait rien. Pour elle, il était comme les autres, une personne méchante qui se moquait d’elle.

    - Je suis désolé… murmura-t-il, et de lui-même, il répéta, car il savait qu’il avait une nouvelle fois parlé trop doucement. Je suis désolé.

    Il releva la tête vers la fillette. Elle lui apparaissait à travers un voile de larmes qu’il ne voulait pas pleurer, parce que les garçons ne pleuraient pas, qu’on lui avait répété des centaines de fois.

    - Je suis désolé de ne pas avoir été un bon ami… ajouta-t-il.

    Puis, n’en pouvait plus, il cligna des yeux, et les perles salées roulèrent le long de ses joues.

     

    Eden l'entendit s'excuser, au début elle ne voulut par y croire mais lorsqu'elle vit les larmes couler sur les joues de Samiael, elle comprit. Comprit que ce qu'il faisait il ne le faisait pas par plaisir, qu'ils l'avaient obligé d'une manière ou d'une autre. Elle essuya alors doucement les larmes qui roulaient sur les joues de Samiael

    - Y faut pas pleurer... Je suis désolée aussi... Je... je n’aurais pas dû me venger sur toi..., elle s'en voulait, certes elle avait voulu qu'il est aussi mal qu'elle mais elle regrettait, amèrement déjà.

    Elle avait compris. Elle avait compris. Un faible sourire se dessina sur son visages, fendant ses joues trempées. Elle avait compris. Quel soulagement.

    - Je suis désolé, je ne pouvais pas faire autrement. Ils m’ont forcé. J’aurais dû te dire, te faire passer un message, mais j’avais peur. Je suis désolé.

    Malgré le sourire, il continuait de pleurer. Il s’en voulait tellement de lui avoir fait subir tout ça, de l’avoir laissée seule, de l’avoir laissée croire qu’elle était seule, pendant si longtemps.

    Eden l'attrapa dans ses bras maladroitement et le serra contre elle.

    - Maman, elle dit toujours qu'il faut pleurer un bon coup et qu'après ça ira mieux... Mais une fois que tu auras pleuré toi aussi... Tu voudras bien qu'on trouve un moyen pour plus qu'il nous embête ? murmura-t-elle.

    Il se sentit alors plus libre de laisser couler ses larmes, et elles coulèrent longtemps, pendant qu’Eden le serrait dans ses petits bras. Puis il reprit le contrôle de lui-même, se dégagea de l’étreinte de la fillette, et dit, sûr de lui :

    - Bien sûr ! On va leur donner une bonne leçon !

    Il n’avait plus peur. Même si ses pouvoirs n’étaient pas puissants comparés à ceux de William, il était sûr qu’avec Eden, ils pourraient tout accomplir.

    Eden lui sourit essuyant le reste de ses propres larmes. Elle hocha la tête

    - Il faut pas qu'ils nous voit ensemble... Il faut continuer à faire semblant... Que tu ne m’aimes pas. Une idée avait germé dans sa tête, elle voulait semer la discorde dans le groupe, mais ce qu'il faut faire c'est réussir à les monter les uns contre les autres... Elle se mordit une mèche de cheveux en réfléchissant.

    Il hocha vivement la tête, d’accord avec la fillette. De toute façon, si jamais ne les autres apprenaient la vérité, ils le tabasseraient, et les choses iraient mal pour lui au sein du clan.

    - Tu penses à quoi ? demanda-t-il en remarquant qu’Eden réfléchissait.

    Quand elle réfléchissait, elle portait toujours une mèche de ses cheveux dans sa bouche et la mordillait. Quelque chose semblait lui tourmenter l’esprit, le faisant tourner à cent à l’heure. Un plan de vengeance, peut-être.

    - Est-ce qu'il y a une fille ? Mes grands-frères disent que les filles c'est ça qui peut faire des discordes dans les groupes d'amis...

    - Une fille ?

    Samiael se gratta le haut du crâne, faisant mouliner sa cervelle dans l’espoir de se souvenir.

    - Oui, il y a une fille que William aime bien, ça irait ?

    Eden hocha la tête

    - Il faut faire croire à William que la fille, elle l'aime bien aussi... Mais... aussi au... meilleur ami de William qu'elle l'aime bien lui aussi... Et la fille que les deux garçons l’aiment beaucoup beaucoup... Et normalement ils vont être trop occupé à se disputer pour s'occuper de nous faire peur ! dit-elle avec un sourire. Enfin, j'espère... dit-elle en se mordillant sa mèche.

    C’était un bon plan, pensa-t-il, même s’il n’était pas sûr d’avoir tout compris. Les histoires d’amours des plus grands étaient toujours très compliquées à comprendre.

    - D’accord… Je crois que j’ai compris. Il faut que je retrouve quelle fille ça, par contre… Compte sur moi pour soutirer des informations à William ! s’exclama-t-il, fier de lui, et prêt à se lancer dans cette opération pour ne plus être embêter.

    Eden sourit en hochant la tête,

    - Tu connais la phobie de William... ? demanda-t-elle soudain. Elle savait que la vengeance n'était pas la solution, mais le côté sombre en elle la poussait à vouloir se venger. A lui faire aussi peur qu'il le lui avait fait.

    Samiael réfléchit un moment, avant de secouer la tête de gauche à droite, dépité.

    - Non, j’en sais rien… Il ne laisse rien montrer, je sais même pas s’il a vraiment peur de quelque chose.

    Eden se mordit la lèvre.

    - Je trouverais... La cloche retentit alors et Eden inspira longuement. Il devait redescendre et elle n'en n'avait aucune envie. Il faut qu'on y aille... dit la fillette en regardant son ami, et tu sais quoi ? Ma cousine est venue vivre ici ! ajouta-t-elle avec un sourire avant de partir en direction de leur salle de classe.

    Eden semblait avoir retrouvé le sourire, après l’avoir perdu pendant de longues semaines. Et ça, c’était quelque chose qui faisait énormément plaisir au petit garçon. En quelques minutes, il avait réussi à lui faire retrouver le sourire alors qu’elle était en pleurs, et c’était lui s’était retrouvé en pleurs par ailleurs. Il attendit un peu avant de descendre à sa suite, prenant garde qu’on ne les voit pas ensemble. Sinon, leur plan ne fonctionnerait jamais.

    Plusieurs semaines passèrent sans que la petite fille n'arrive à revoir son ami, pourtant elle ne s'en sentait pas forcément triste car elle savait que Samiael faisait semblant. Pourtant ce fut dur, plusieurs fois, elle avait eu envie de se réfugier auprès de lui pour pleurer. Surtout que maintenant que William avait découvert sa phobie... Il s'en donnait à cœur joie.

     

    Aujourd'hui était un jour comme les autres... Ou presque. Elle avait été invité à un anniversaire et savait de sources sûr que Samiael y serait aussi. Sauf qu'elle ne savait pas danser, et la petite fille qui l'avait invité lui avait dit qu'ils danseraient. Après être allé acheter le cadeau d'anniversaire de son hôte, elle avait supplié sa cousine Ivy de lui apprendre à danser. Sauf que maintenant qu'elle était avec tout le monde, elle restait assise dans son coin et les regardaient s'amuser. Elle était bien trop timide pour aller danser ainsi devant tout le monde. Elle but un peu de jus de pomme tout en balançant ses pieds en rythme avec la musique. Elle avait le rythme dans la peau, mais en même temps avec deux parents musiciens comment pourrait-il en être autrement ?

    Noyé dans la foule d’autres enfants, Samiael dansait dans son coin, seul. Il n’osait pas vraiment parler aux autres personnes, il n’avait pas envie d’autres amis qu’Eden, qu’il n’avait pas encore vu dans la pièce.

    Quelqu’un passa derrière lui et lui enfila de force un chapeau d’anniversaire en carton multicolore. La ficelle lui enserra la gorge, mais quand il voulut le retirer, on lui remit de force. Vaincu, il décida de finalement le garder.

    Il s’approcha de la table qui servait de buffet et se servit un verre de jus d’orange, son préféré, il ne but pas, pour avoir une excuse pour arrêter de danser. Il était fatigué de bouger aléatoirement sur la musique parce que les autres faisaient la même chose. Ce n’était pas vraiment amusant tout seul.

    Puis il l’aperçut. Ses beaux cheveux d’argent pendaient contre sa nuque en une queue de cheval, et elle regardait nerveusement son verre de jus, balançant ses petites jambes selon la musique. Il hésita. Devait-il aller lui parler ? William était trop grand pour avoir été invité à cet anniversaire, mais les gens ici présents pouvaient parler…

    - Salut ! lança-t-il enfin, décidé.

    Eden sursauta en entendant qu'on lui parlait. Elle avait été tellement hypnotisée par la musique, qu'elle avait complètement oublié qu'elle était à un anniversaire. Elle leva les yeux vers son interlocuteur, comme si elle sortait d'une trance et un sourire se forma sur ses lèvres lorsqu'elle vit Samiael

    - Salut ! mais très vite elle ne sut que dire d'autres. Et si les autres les voyait ? Elle savait qu'il n'y avait que des humains, qu'ils étaient les deux seuls sorciers de la fête mais..., finalement elle se décida à lui demander

    - Tu t'amuses bien ?

    - Plus ou moins… C’est pas très amusant tout seul…

    Sa voix déjà basse s’était estompée vers la fin, et avec la musique qui hurlait des paroles dans toute la pièce, elle ne l’avait sûrement pas entendu. Oserait-il ? Il savait qu’elle était son amie, mais ils avaient passé si peu de temps ensemble, et vécu si peu de choses, voudrait-elle vraiment danser avec lui ?

    - Tu… ça te dirait de danser avec moi ? lâcha-t-il à une vitesse astronomique, si bien qu’il avait à peine articulé. Je veux dire… c’est pas amusant tout seul… ajouta-t-il, nerveux.

    Eden cru avoir rêver lorsqu'il lui demanda de danser avec elle. Elle se mit à rougir avant de bégayé

    - Je... D'accord... mais... je... je danse pas bien... dit-elle en regardant ses pieds qui se balançaient en rythme. Elle les força à s'arrêter avant de se lever de sa chaise et de regarder Samiael, les joues rouges et un sourire timide sur les lèvres. Pourquoi réagissait-elle ainsi ? Il était son ami pourtant. Sa cousine lui avait dit des bêtises, c'était tout.

    - T’inquiète pas, on dansera pas bien à deux ! la rassura-t-il.

    Tout sourire, il entraîna Eden vers les autres qui dansaient déjà et se mit à se déhancher en rythme. L’enfant avait deux pieds gauches et trébuchait tout le temps, mais c’était avec le sourire, qu’il essayait de partager avec son amie, qu’il sentait un peu nerveuse d’être entourée de tous ces gens.

    Eden sourit et se mit à danser avec Samiael, finissant par oublier qu'il y avait du monde autour d'elle. Elle n'était peut-être pas très douée, mais on voyait qu'elle aimait ça. Elle bougeait en rythme, dans des mouvements maladroits mais qui promettaient de devenir bien plus féminin d'ici quelques années. Elle rit lorsque Samiael la fit finalement tournée sur elle-même. Elle adorait ça, mais surtout, elle adora danser avec Samiael.

    Eden dansait prodigieusement bien. Elle était magnifique, avec ses cheveux qui se balançaient dans son dos, miroitant entre le blanc et le violet. Plusieurs minutes plus tard, il était exténué, et transpirait d’avoir autant bouger.

    - Je suis fatigué, je vais boire un coup, tu viens ? proposa-t-il alors à la fillette, l’arrachant à sa danse.

    Eden hocha la tête, avoir autant danser lui avait donner soif et elle avait le souffle légèrement court. Elle suivit son ami et lui servit un jus d'orange qu'elle lui tendit avant de se servir un jus de pomme. Elle but une gorgée avant de dire,

    - Tu sais... ma cousine... Enfin, tu te souviens je t'avais dit qu'elle venait habiter ici, et bien elle est super sympa. Et je suis contente parce que du coup je suis plus la seule fille de la famille et c'est drôlement chouette...

    Ils avaient eu tellement peu d'occasions de parler que Sam ne connaissait pas vraiment la famille d'Eden.

    - Pourquoi, tu es la seule fille ?

    - Parce que j'ai mes deux grand-frères, Joachim et Ruben, tu les a déjà vu, c'est eux qui viennent me chercher le jeudi soir après l'étude. Mes cousins, les fils du frère et de la sœur de ma maman bah se sont tous des garçons. Ils sont six garçons et je suis la seule fille. Je suis un peu trop surprotégée, et ça m'énervait un peu... et je me sentais un peu seule, et elle est là donc c'est chouette... Et toi tu as des frères et sœur ? demanda-t-elle curieuse.

    Le petit garçon secoua négativement la tête, la mine basse. Ses parents lui avaient expliqué qu'ils avaient eu beaucoup de mal à l'avoir, alors un petit frère ou une petite sœur serait inconcevable. Quant aux cousins et cousines... sa mère était fille unique, et son père aussi. Sam avait toujours été seul, les seuls enfants qu'il avait côtoyés avant d'aller à l'école étaient les autres enfants du clan, comme William, et autant dire qu'ils n'étaient pas de bonne compagnie.

    - Je suis tout le contraire de toi, j'ai personne, ni frère, ni sœur, ni cousins-cousines...

    - Oh... Tu sais, ça peut être bien aussi, dit-elle, mais maintenant tu es plus tout seul. Je suis là, dit-elle en espérant lui tirer un sourire.

    - Heureusement... sourit-il doucement. Parce que je commençais à en avoir marre d'être seul.

    Eden sourit et but une gorgée de son jus de pomme.

    - Moi aussi... J'ai pas beaucoup d'ami dans le clan à part ma famille... Et mes cousins... En général sont plus grand que moi, je suis toujours celle qu'il faut protéger.

    Il but une gorgée à son tour, et regarda autour de lui. Tous les autres dansaient, jouaient, s'amusaient, tandis qu'ils étaient là, les deux, à discuter, hors du temps et de l'espace. Ils étaient vraiment différents des autres, les deux, et ils s'étaient trouvés.

    - Je suis sûr qu'un jour, tu seras tellement forte que se sera toi qui les protègeras.

    Eden eut un sourire en l'entendant dire,

    - Je ne suis pas sûre... Je suis pas stable... Maman dit que c'est comme si mon pouvoir était cassé en deux... et que les deux parties se battaient toujours entre elle pour savoir qui aurait le dessus... Enfin. On verra bien... On retourne danser ? demanda-telle alors un peu timidement comme si elle voulait couper court à la conversation qui prenait soudain une tournure étrange. Elle ne voulait pas parler de l'autre elle. La méchante, celle qui voulait du mal aux autres.

    Sam se demanda de quoi voulait parler la jeune fille. Un pouvoir cassé en deux ? Étrange, comment un pouvoir pouvait-il être cassé en deux ? Il n’insista cependant pas. Elle n’avait pas envie d’en parler, sinon elle en aurait déjà parlé.

    - Oui, si tu veux, répondit-il à sa proposition en l’entraînant sur la piste.

    Eden sourit et reposant son verre attrapa la main de Sam en l'entrainant sur la piste pour danser. Après plusieurs minutes, un adulte entra dans la pièce et la musique baissa progressivement pour finalement changer et entamer le rythme du joyeux anniversaire. Un homme entra alors dans la pièce avec un gâteau et tous les enfants se mirent à chanter. Eden se mordilla la lèvre, joignant sa voix aux autres dans un chuchotis timide. Elle n'avait jamais participé à un autre anniversaire que ceux dans sa famille et cela lui faisait bizarre.

    Sam chantait également, mais sa petite voix se perdit dans le flot des autres. L'enfant qui fêtait son anniversaire avait un sourire jusqu'aux oreilles, et il n'attendit même pas qu'on finisse de poser le gâteau sur la table qu'il souffla les bougies, agaçant les adultes qui voulaient faire des photos.

    Eden offrit le cadeau que sa mère et elle avait été acheter avant de venir. Puis mangea un bout de gâteau avec tout le monde. Une fois sûre que plus personne ne faisait attention à elle, elle s'approcha de Samiael le cœur battant.

    - Je vais bientôt rentrer... On se revoit à l'école ? demanda-t-elle timidement en se mordant la lèvre.

    -  Bien sûr, quand William ne regardera pas, plaisanta-t-il avec un timide sourire sur les lèvres.

    Eden lui sourit puis entendit qu'on l'appelait et vit son père lui faire un signe.

    - Mon papa est là... A bientôt.

    Elle posa un baiser sur sa joue avant d'aller dire au revoir à leur hôte et de rejoindre son père, demandant si son frère était rentré de l'hôpital. Lorsqu'il lui dit que oui, le soulagement se peignit sur son visage et elle quitta la pièce à sa suite, rentrant chez elle.

    Le petit garçon toucha sa joue sur laquelle la fillette l'avait embrassé, et sourit. Bientôt, ce fut à son tour de partir, laissant la fête d'anniversaire derrière lui.


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