Plusieurs semaines avaient passés. Ivy vivait toujours chez son oncle et sa tante. Ulysse essayait de comprendre auprès de Gwen comment elle avait pu passer à côté de la maltraitance que lui infligeait son mari.

Beth elle, essayait de comprendre pourquoi sa petite Eden se renfermait de plus en plus et ne parlait plus à personne, sans succès. La jeune fille en voulait toujours à sa cousine. Elle avait été profondément blessée par ses mots, elle qui avait trouvé du réconfort, la voyait comme une sœur... se retrouvait blessée et à nouveau seule.

Ruben lui, essayait avec son frère, de parler au conseil d'en apprendre plus sans grand succès.

 

Ivy soupira. Elle en avait assez de tourner en rond chez les Myrdyr. Elle n'avait pas été en cours depuis l'accident. Ruben le lui avait interdit. Mais, elle en avait plus qu'assez de rester enfermée, elle voulait sortir. Elle décida d'aller faire une petite ballade. Le tout, c'était de ne pas se faire surprendre sinon, elle pouvait retourner dans la chambre de Ruben. Elle quitta cette dernière, en essayant de rester discrète. Mais, à peine eu-t-elle franchit le seuil qu'elle tomba sur sa cousine.

- Hey Eden, tout va bien ? demanda-t-elle en voyant qu'elle n'avait pas l'air dans son assiette.

Eden regarda Ivy et retint ses larmes. Elle haussa les épaules.

- Tu vas où ?

- Je vais prendre l'air, Ivy hésita un peu avant de dire a la jeune fille, Tu veux venir avec moi ?

Eden se mordit la lèvre avant de dire,

- Je croyais que tu nous détestais.

- Je ne vous déteste pas... C'est compliqué...

Eden croisa les bras,

- C'est pas parce que je suis petite que je peux pas comprendre. Toi tu es encore un bébé dans notre monde, moi ça fait 10 ans que je vis dedans, dit-elle. Elle s'en voulait, mais lui en même temps voulait lui faire mal, autant qu'elle lui en avait fait.

- Si je dis ça, c'est parce que même moi, je ne suis pas sure de comprendre...

- Fallait écouter Ru' et Jo'. Et tu as pas le droit de sortir, mais on peut aller dans le jardin si tu veux.

- Non, le jardin ça ne suffit pas. J'ai vraiment besoin de me changer les idées.... S'il te plait Eden...

- C'est trop dangereux.

Ivy soupira, déçue

- Bien j'ai compris... C'est pas grave. Et encore désolée pour la dernière fois, je ne le pensais pas, je ne vous déteste pas..., dit-elle avant de retourner dans la chambre de Ruben pour se laisser tomber sur le lit. Elle soupira à nouveau, se disant qu'elle fallait qu'elle en parle a Ruben, elle ne pouvait pas restée enfermée toute sa vie comme ça. Eden se mordit la lèvre avant de suivre Ivy dans la chambre.

- Viens. Elle lui prit la main et les deux jeunes disparurent avant de réapparaître le long de la côte.

Ivy sursauta sur le coup, elle ne s'y habituerait jamais...

- Merci Eden, dit-elle avec un grand sourire avant de prendre une grande inspiration. Mon dieu, de l'air marin, cela était tellement agréable.

Eden se recula restant sur ses gardes. Elle masqua la présence de sa cousine espérant ainsi ne pas attirer les Autres sur elles. Elle maîtrisait un peu mieux ses pouvoirs depuis quelques semaines grâce aux entrainements que lui donnait Joachim.

- De rien... bredouilla la fillette

- J'espère que tu ne vas pas avoir de problème à cause de moi.

Eden haussa les épaules,

- Du moment qu'on passe inaperçue ça devrait aller.

Ivy hocha la tête avant de s'asseoir sur le sable,

- C'est agréable...

Eden s'assit près d'elle. Se mordant la lèvre. Elle s'entoura de ses bras.

- Quelque chose ne va pas ?

Eden haussa les épaules. Devait-elle en parler ? Ou devait-elle laissé couler?

- Je vois bien que quelque chose te tracasse.

- Mon ami... dit-elle tristement.

- C'est quoi le soucis ?

- Il... ne veut plus me parler... Et je sais pas trop pourquoi... Je crois que les gens de son clan l'on menacé.

- Je ne sais pas quoi te dire. Essaye peut-être d'être seule avec lui et lui parler ... Ou je peux le faire pour toi.

- Il va pas vouloir... Enfin... tu vas vouloir le tuer...

- Pourquoi tu dis ça ?

- Parce que c'est un sorcier... descendant de Morgane...

- Mais ça se passe bien avec vous... Pour l'instant….

- Parce que maman et Ruben ont diminué ta haine envers nous parce que tu es de la famille... Mais on sait pas si tu vas pas vouloir tuer les autres... C'est pour ça que Valentin, Lissandra, Sheila et toute la clique sont toujours en train de nous chercher des noises...

- Mais je ne comprends pas, ils arrivent bien à ne pas vous tuer, alors pourquoi ce ne serait pas le cas pour moi ?

- Parce que tu es une transformé. Tu n'es pas une pure-sang... C'est différent pour vous.

Ivy se massa la tête,

- C'est compliqué tout ça.

 - Oui...

Ivy soupira et fit un petit sourire à Éden,

- En tout cas, vous êtes courageux d'endurer tout ça. Je ne le vis que depuis quelques semaines et j'en ai déjà assez.

- On est né dedans, pour nous c'est plus dur de vivre « normalement » que de vivre comme on l'est vraiment. On doit toujours faire attention, moi plus que les autres...

- Pourquoi ?

- Parce que je suis instable... Si je ne le suis pas je deviens mon parfait opposée...

- Je ne comprends pas...

- C'est comme si j'avais une jumelle maléfique à l'intérieur de moi. Quand j'ai des sentiments trop fort comme la peur la tristesse ou la colère je deviens mon parfait opposé... Et je veux détruire pour détruire pas pour faire quelque chose de bien..., finit-elle par murmurer après un instant de silence.

- Hmmm je vois, et tes frères ne sont pas comme ça ?

- Non, papy dit que c'est pour garder l'équilibre.

- L'équilibre ?  demanda Ivy. Elle était totalement perdue.

- Entre le bien et le mal, il doit y avoir un équilibre et papy dit que c'est parce que je suis trop gentille que je peux devenir horriblement méchante. Ça garde l’équilibre.

- Hmmm, d'accord, dit Ivy. Elle ne savait pas quoi répondre et avait encore un peu de mal à assimiler Eden regarda l'heure avant de jeter un regard à Ivy qui voulait dire il faut rentrer.

Ivy soupira,

- Encore quelques minutes s'il te plaît.

- Pas plus de 2. On doit renter avant que Ruben et Joachim ne soient à la maison.... Ils ne seront pas dupes à mon tour de passe-passe.

- Oui je comprends, soupira-t-elle.

- Tant que tu ne seras pas passé devant le conseil... Ça sera comme ça. Elle prit la main de sa cousine et elles réapparurent dans la chambre de Ruben exactement 30 secondes avant que celui-ci ne pousse la porte de sa chambre.

- Eden ? Qu'est-ce que tu fais là ?

- J'ai tenue compagnie à Ivy. Elle s'ennuyait, dit la fillette avant de sortir de la chambre sans rien ajouter.

- Alors, comment ça s'est passé ? demanda Ivy à Ruben.

Il s'assit sur son lit, se frottant le visage.

- Tes parents et toi ainsi que Valentin et les siens vous rendrez au conseil samedi à 16h00. Soit après-demain, dit le jeune homme. J'ai réussi à les convaincre d'avancer la date... C'est pas forcément une bonne nouvelle qu'il ait accepté. Il regarda sa cousine, il va falloir que tu prennes énormément sur toi. Etant donné que Valentin est ton créateur, il va essayer de te contrôler pour te faire dire que tu étais consentante. Je ne sais pas à quel point il aura un pouvoir sur toi, normalement moins puisque nous t'avons empêché de le rejoindre durant ta première transformation... J'espère que ta louve sera plus Alpha que lui et ne lui obéira pas.

Ivy soupira avant de s'asseoir aux côtés de Ruben,

- Très bien je comprends... Bon sang j'ai l'impression et j'aimerais bien que tout ça soit qu'un cauchemar.

Ruben prit la main d'Ivy, mêlant ses doigts au sien. Il caressa sa paume du pouce,

- J'aimerais mieux aussi... soupira-t-il.

- Si seulement il y avait un moyen de connaître l’avenir… Au moins on connaîtrait déjà le verdict, dit Ivy en soupirant.

- Ca existe, c’est par l’oracle.

- L’oracle ?

- C’est une femme qui peut voir l’avenir de chaque individus, elle interprète différents signes et pleins de trucs compliqué même pour moi.

- Tu penses que je peux lui demander ?

- Mauvaise idée. Elle ne dévoile jamais le destin de quelqu'un. C'est toujours changeant en fonction des choix que font les gens. Tu sais cette histoire de libre-arbitre ?

Ivy soupira à nouveau avant de se laisser tomber en arrière sur le lit

- Putain... J'en ai marre de tout ça.

- C'est bientôt fini... Si on a de la chance, ils peuvent tout faire revenir comme avant pour toi…

-Vraiment ?

- Je l'espère..., dit Ruben en attirant Ivy contre lui et lui caressant doucement le cou.

Joachim entra dans la chambre,

- Rub..., il se figea dans l'embrasure de la porte puis entra et ferma la porte derrière lui, okay. Bon, maintenant tu vas arrêter de t'esquiver et me dire ce qu'il se passe entre Ivy et toi.

Ruben regarda son frère, il n'avait plus envie de se battre, il n'avait plus envie de faire semblant. Oui, il aimait Ivy comme il n'avait jamais aimé une autre personne. Elle était la seule personne avec laquelle il se sentait entier.

- Il n'y a rien à dire de plus que ce que tu sais déjà Jo.

- Mais bien sûre, tu n'as pas de sentiment pour elle peut-être ? dit son jumeau en croisant les bras.

Ruben serra la mâchoire, ne répondant pas. C’était tellement plus compliqué que ça…

Ivy n'ajouta rien, de toute façon, elle n'avait pas vraiment grand-chose à dire pour sa défense

Joachim les fixa,

- Vous savez que vous êtes cousins quand même ? Parce que...

- Je sais, dit Ruben froidement, je fais de mon mieux okay ?

- Ouais pas ce n’est pas assez.

Ivy secoua la tête,

- On a bien essayé de s'éloigner mais ... D'une manière ou d'une autre, on finit toujours dans les bras l'un de l'autre.

- Ouais ou l'un dans l'autre, dit Joachim d'un soupire.

- Classe frangin, très classe, dit sèchement Ruben.

- Mais véridique. Il secoua la tête, je ne comprends vraiment pas.

- Tu t'imagines vivre sans Lucy, lui demanda Ruben.

- Non.

- Pour moi c'est pareil.

- Merde.

- Tu peux le dire.

- Tu crois que c'est l'imprégnation ?

- J’en sais rien, mais si jamais c'est ça... Le destin aime vraiment se foutre de ma gueule, grommela Ruben.

- Ok, Ivy... On t'a largué c'est ça ? Dit Joachim en jetant un coup d'œil à sa cousine.

- Oui... Et ça sonne beaucoup trop Twilight à mon goût, pas sure que ça va me plaire.

- Tu vois le couple que forment nos parents ? demanda Ruben.

- Oui ?

- Bah c'est ça l'imprégnation. Ils s'aiment tellement fort qu'être loin de l'autre ne serait-ce qu'une seconde leur ait insupportable, continua Joachim devant le silence de son frère.

- Hmmm c'est un concept.

- C’est surtout rare, dit Ruben, et je ne pense pas devenir complètement taré quand Ivy n’est pas avec moi.

- Donc vous pouvez vous contrôler et arrêter de copuler, enchérit Joachim, même si lui-même devenait pas fou loin de Lucy, c’était une douleur constante d’être loin d’elle, comme s’il manquait une partie de son lui.

- Quel bon conseil, on n'y avait pas pensé, dit Ivy avec ironie. Joachim soupira,

- Vous allez vous attirez des ennuis. Que crois-tu que le conseil va dire s'il l’apprend ?

- Je m’en calque du conseil ok ?

- Rub...

- FOUS MOI LA PAIX JO ! Finit-il par hurler avant de se lever et de partir en claquant la porte. Il savait très bien que ce qu'il ressentait pour Ivy était contre nature mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Chaque fois il revenait vers elle. C’était la seule qui arrivait à le calmer, le faire sentir à sa place. Il était tellement bien lorsqu'il la tenait contre lui. Que son odeur envahissait son nez la nuit. Il sortit dans le jardin, essayant de se calmer. Ivy alla à la suite de Ruben, se souciant peu de ce que Joachim pourrait bien dire,

- Tout va bien ? demanda-t-elle en posant une main sur son épaule.

Ruben bouillonnait, lorsque Ivy posa sa main sur son épaule il se retourna vivement avant de l’enlacer, ce qui eut pour effet comme à chaque fois de l’apaiser.

- J’en sais rien... Finit par dire.

Ivy resserra son étreinte,

- T'en fais pas, moi aussi il m'énerve Joa...

Ruben enfouis son visage dans ses cheveux, humant son odeur. Il caressa son dos, soupirant en finissant de se calmer.

- C'est surtout qu’il ne comprend pas. Avec Lucy, ils sont ensembles depuis des années, ils savent qu'ils finiront leurs vies ensemble. Il a toujours trouvé sa place. Moi, les seules fois où je me sens à ma place c'est quand tu es à mes côtés.

Il soupira. Il en avait trop dit. Il ne devrait pas ressentir des choses aussi fortes pour elle, mais il avait l'impression que leurs jours étaient comptés et... Il n'avait pas envie de les gâcher.

Ivy ne dit rien. Elle n'était pas vraiment sûre de ce qu'elle ressentait, encore moins en ce moment où ces émotions étaient chamboulées. Bien sûr, quand elle était en présence de Ruben, elle se sentait comme rassurée et même s'il avait souvent tendance à l'agacer, elle n'arrivait jamais à lui en vouloir pour longtemps. Mais pouvait-on appeler ça de l'amour ? Elle ne le savait pas.

Ruben prit doucement le visage d'Ivy entre ses mains, effleurant ses lèvres d'un baiser,

- Je ne laisserais personne te faire de mal tu le sais ça ?

- Je sais..., Elle hésita un peu avant de dire, Je n'en peux plus de rester enfermée Ruben...

Ruben posa son front contre le sien. Fermant les yeux. Il savait que cela finirait par arriver.

- J'imagine... Mais c'est trop dangereux pour toi. Ils s’en prendraient à toi et tu ne sais pas encore te battre comme eux...

- Je sais et je l'ai compris mais... Tu l'as dis-toi même, tu ne laisserais personne me faire du mal. Mais là j'en souffre, j'ai l'impression d'être retenue en captivité ! J'ai besoin de me changer d'air, voir d'autres gens, me socialiser et m'amuser. Alors j'ai un peu réfléchi et... Je me disais qu'on pourrait aller à Bridgeport le temps que tout se règle. J'ai des amis là-bas et personne ne viendra nous embêter.

- Tu veux qu'on aille jusqu'à ton jugement à Bridgeport... Soit pendant 2 jours ? Demanda-t-il surprit. Il n’y avait pas pensé mais saurait-elle se contrôler ? Elle n’avait eu aucun ici. Mais là-bas ? Sa louve serait constamment sur le qui-vive. Il réfléchit. Que faire…. ?

Ivy hocha la tête

- S'il te plait... En plus…, elle lui prit les mains, personne ne sait qu'on est cousin là-bas. On peut être qui on veut ..., dit-elle en le regardant dans les yeux.

Ruben la regarda il ne voulait pas céder pour un tel argument mais égoïstement il voulait pouvoir pendant leur derniers jours ensemble pouvoir se comporter normalement avec elle. Ne pas avoir à se cacher rien de tout cela.

- D'accord... Mais dès que je sens que tu perds le moindre contrôle sur ta louve on rentre immédiatement.

Un large sourire s'afficha sur le visage d'Ivy

- Merci ! dit-elle avant de l'embrasser.

Ruben eut un fin sourire. Il sentit son corps s'embraser mais ne dit rien, il ne devait pas réagir. Il répondit à son baiser serrant ses hanches avant de se reculer.

- Commence à faire ton sac, je vais prévenir ma mère qu'on part ce soir. Ne prend que le strict minimum, dit-il en sachant que sa cousine serait capable de vider son armoire dans un sac de voyage. Deux tenues maximums pour l’extérieur, dit-il avant d’aller à l’intérieur à la recherche de sa mère.

- Deux tenues seulement ? C'est pas suffisant !

- On part deux jours Ivy. C’est même déjà trop, lança-t-il avant de disparaître à l’intérieur.

Ivy ronchonna avant d'aller faire son sac. Deux tenues... Il fallait choisir lesquelles maintenant et ce n'était pas une tâche facile.

Ruben trouva sa mère et la prévint qu'ils allaient passer deux jours à Bridgeport. Il lui expliqua la raison, Ivy avait besoin de sortir, et étant à ici, c'était trop dangereux, mais là-bas, serait plus simple pour la jeune femme de passé inaperçue. Beth ne fut pas d'accord, mais se laissa convaincre par son fils.

Ruben rejoignit Ivy pour faire son sac. Il plaça un jean, deux caleçons, deux t-shirts, et deux paires de chaussettes puis il prit des affaires de toilettes.

- Tu t'en sors ? demanda-t-il à Ivy en la voyant galéré avec ses affaires.

- Non pas vraiment, je ne sais pas quelle tenue choisir ...

- Prend des trucs qui passent partout

- Je n'ai pas grand-chose qui fasse passe partout

- Et la robe noire ? Elle fait autant quotidien que fête

- Je ne vais pas la mettre avec des baskets quand même !

- Des ballerines.

- DES BALLERINES ?! Mais je n’ai pas de ballerines, c'est affreux comme chaussures...

Ruben soupira,

- jean T-Shirt et basta. Tu es magnifique quoi que tu portes Ivy.

- Mouais, je ne peux pas mettre n'importe quoi non plus...

Il leva les yeux au ciel,

- Si tu ne te décides pas je choisi et que ça te plaise ou non tu porteras ça. Ou alors tu te baladeras en sous-vêtements.

- Bon très bien, dit-elle en soupirant et en prenant des affaires dans l'armoire.

Ruben rit avant de l'enlacer, il embrassa son cou avant d'aller mettre ses affaires dans son sac.

- Je suis prête, dit la jeune femme.

Ruben sourit

- En voiture alors ! Il alla jusque-là voiture posant leur sac à l'arrière avant de se mettre en route. Le voyage dura plusieurs heures et ils arrivèrent au petit matin à Bridgeport.